Construction anarchique des habitations à Niamey : Un réel défi d’urbanisation.
Les pays de l’Afrique de l’Ouest à l’instar des autres pays du monde sont confrontés aux divers défis pour leur développement. Il s’agit entre autre des défis liés à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, à l’accès à l’eau, à l’emploi, au logement, etc. Cet article se propose de jeter un regard succinct sur les défis de l’urbanisation de la Ville de Niamey. Pourquoi l’on observe au quotidien dans la Ville de Niamey notamment dans les quartiers périphérique (et pas seulement) des occupations anarchiques des terrains ? Existe-t-il un problème de connaissance des textes ? Des solutions sont-elles en train d’être prises pour freiner cette léthargie ? Quel est le rôle des collectivités et du Ministère de l’Urbanisme face à ce phénomène ? Pour répondre à ces questionnements, le Réseau des Journalistes pour l’Education et le Développement (RENJED) a rencontré le Directeur de l’Urbanisme Monsieur Balla Illotchi Mahaman Salissou du Ministère de l’Urbanisme et des Domaines.
Il n’est un secret pour personne, notamment pour les habitants de la Ville de Niamey, qu’aujourd’hui, l’une des préoccupations majeure reste celle du logement. Avec la croissance démographique galopante et le besoin d’habitations grandissant, un autre phénomène gagne de plus en plus de terrain, celui de l’urbanisation anarchique à Niamey. Il suffit de faire un tour dans les périphéries (aéroport, Talladjé, Gamkalé, Harobanda, Niamey 2000, Goudel, cité OLANI vers Saga etc.) pour s’en rendre compte de la gravité de la situation. Un phénomène amplifié avec l’avènement des démarcheurs et des lotisseurs privés. Des maisons de tout genre sont construites n’importe où et n’importe comment dans certains quartiers de la Ville.
Ce phénomène montre une anarchie dans le cadre de l’occupation des espaces. Cette situation, reflète non seulement le défi de la mise en place des plans d’aménagement urbain qui répondent aux normes mais aussi leur respect et application. Selon le Directeur de l’Urbanisme, plusieurs facteurs expliquent l’urbanisation anarchique à laquelle la Ville de Niamey et les autres Villes font face. D’abord, il existe deux types de lotissements observés dans la Ville de Niamey. Des lotissements formels, autorisés qui répondent aux normes de construction et des lotissements informels, non autorisés à travers le morcellement des champs sur la base uniquement des détentions coutumières. Or, un terrain pour qu’il soit loti, doit être aménagé afin de répondre aux normes telles que l’aménagement du terrain, le respect des voiries, la construction du réseau de drainage des eaux, les espaces publiques etc. Malheureusement, ce type de lotissement non autorisé est très fréquent dans la ville de Niamey selon le Directeur. Une situation qui a des conséquences sur la gestion des espaces, la qualité et la durabilité des voiries (inondation, incendie etc.), le développement urbain durable. Aussi, les services des sapeurs-pompiers ont plusieurs fois relevé des difficultés d’accessibilité aux maisons et circonscrire le danger en cas d’incendie du fait de cette anarchie.
Selon ONU Habitat, le taux d’urbanisation du Niger est le plus faible d’Afrique de l’Ouest. L’un des problèmes relevés par Monsieur Balla Illotchi Mahaman Salissou reste celui du suivi sur le terrain des différents chantiers de construction ou de lotissement en cours afin d’amener les contrevenants à respecter les normes en matière d’aménagement urbain. Ce suivi et contrôle quotidien, demande selon lui des moyens énormes en matière de logistique, de ressources humaines et financières. Pour l’heure, les services des collectivités font un travail de contrôle qui est insuffisant. C’est pourquoi, l’Etat doit mettre des moyens conséquents à la disposition des services techniques de l’urbanisme et des collectivités territoriales.
L’un dans l’autre, la situation est là. Des solutions à cours, moyen et long terme doivent être prises afin que la Ville de Niamey, Capitale du Niger, soit une ville qui réponde aux normes d’urbanisation.
Ibrahim Diolombi Mahamadou/RENJED
18 Comments
Je pense que ce qu’il nous faut au Niger c’est une décentralisation dans ce domaine pour un transfert de compétences par exemple aux mairies qui doivent s’en charger, dès lors nous aurons une main mise sur tout ce qui est défis liés à l’urbanisme…Je suis désolé de voir aussi la non-prise en compte des enjeux environnementaux même dans les lotissements dits formels, à une ère ou la transition écologique se fait l’écho des débats à l’échelon international…Surtout dans un pays comme le Niger ou les impacts du changement climatique sont évidents….
MS Souley
Ingénieur Territorial ( Territoires-environnement-energie) depuis Dijon (France).
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