Lutte contre la pauvreté au Niger : Quand les politiques publiques ne cadrent pas avec les aspirations réelles des populations
L’accès à l’eau potable reste et demeure toujours une préoccupation majeure pour les populations nigériennes, un (1) nigérien sur deux (2) n’a pas accès à l’eau potable et environ seize millions (16) des personnes défèquent à l’air libre. Cette situation constitue une grave menace sur l’environnement, l’économie et la santé des communautés. Bien que l’accès à l’eau potable soit un droit universel des millions de nigériens manquent de l’eau potable.
Dans de nombreuses localités nigériennes, pour se procurer l’eau ou abreuver les animaux, les populations doivent effectuer des kilomètres de marche et passer 24 heures voire 48 heures au point d’eau dans certaines contrées. « Quand nous amenons les animaux vers 8h, on peut atteindre jusqu’à 2h du matin sans les abreuver. Nos animaux sont empoisonnés par cette eau contaminée, chaque année on enregistre de grosses pertes », affirme Mammai Adam un éleveur de Balahoudé Commune Rurale de Kellé dans la région de Zinder.
L’eau c’est la vie mais elle est aussi la première source de maladie pour l’homme surtout si elle est insalubre, comme on a coutume de le dire ‘‘mieux vaut prévenir que guérir’’. De ce fait, les politiques, projets et programmes visant à améliorer les conditions de vie des populations doivent prendre en compte les besoins spécifiques de cette dernière car pour plusieurs observateurs si on règle la question d’accès à l’eau potable, on règle à 90% la question de la santé et du développement.
L’eau insalubre est à la base de plusieurs maladies comme le choléra, la bilharziose etc. « Quand on lave les enfants, la même eau nous sert à laver les ustensiles et après on abreuve nos animaux avec la même eau. Comment ne pas tomber malade dans ces conditions ? », Nous confie Mariama Saley habitante de Goubou Commune Rurale d’Alakoss région de Zinder.
« Ici dans notre village quand quelqu’un meurt, il faut aller dans les villages voisins afin de chercher de l’eau pour laver le corps », nous confirme Malam Moussa Souleymane habitant du village de N’waggar dans la région de Tahoua.
Le Niger fait face à d’énormes défis dans les secteurs sociaux de base notamment l’accès à l’eau potable des populations. C’est pourquoi, l’Etat et les partenaires au développement doivent conjuguer leurs efforts afin d’investir dans la réalisation d’infrastructures hydrauliques en quantité et en qualité partout au Niger gage d’un développement économique et sociale durable.
Abdoul Kader IDY/REJEA
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