Production et Consommation des produits vivriers locaux au Niger : Pourquoi le secteur primaire peine à se développer ?
Au Niger, l’agriculture est l’un des secteurs de bases. Elle constitue la principale source de revenus pour plus de 80% de la population et contribue à hauteur de 40% au Produit Intérieur Brut (PIB). Les principales cultures sont le mil, le maïs, l’arachide, le niébé, l’oignon et le riz principalement le long du fleuve Niger dans la région de Tillabéry et les cultures de contre saison. La production est faible et est destinée essentiellement à la consommation familiale. Avec des outils de travail rudimentaire, le secteur n’est pas industrialisé par manque d’industrie de transformation et la faiblesse de la production. Outre ces aléas, les populations vivent avec les effets liés au changement climatique qui entrainent des récurrentes vagues d’inondations des maisons, des champs etc. Ce qui n’est pas sans conséquences sur les différentes productions locales au Niger.
L’inondation des cultures et des zones de cultures entraînent une baisse de la production, donc un déficit alimentaire. Cette situation a un impact sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages concernés et les rend plus vulnérables.
Malgré une légère présence d’entreprises agro-alimentaires notamment les associations des femmes transformatrices et les efforts de l’Etat pour promouvoir le secteur agricole afin d’industrialiser et de commercialiser les produits cultivés localement notamment le riz du Niger, on retrouve peu de produits issus des entreprises agro-alimentaires locales sur nos marchés.
Le riz du Niger, par exemple, denrée peu présente sur le marché à l’échelle nationale, n’est disponible que dans quelques points de vente ce qui le rend difficile d’accès pour la population. Outre sa faible proportion sur le marché, le riz produit localement reste peu prisé dans les ménages en raison de sa cherté et son indisponibilité dans les boutiques des quartiers ce qui ne favorise par le développement du secteur. Cela favorise la consommation du riz importé qu’on retrouve en grande quantité sur le marché à l’échelle nationale et acheté de l’extérieur à coût de milliards de franc CFA. Ces milliards devaient être injectés par l’Etat pour développer des fermes publiques de production de riz du Niger. Cela permettra d’accroitre la production et facilitera l’accès des ménages au riz local.
Aussi, l’Etat en collaboration avec les partenaires au développement doit mettre en place des mécanismes de protection des zones des cultures et de prévention des inondations afin de faciliter la mise en œuvre d’une stratégie pour encourager et accompagner les entreprises et associations de transformation des produits agricole au niveau local.
Abdoul Kader IDY/RENJED
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