58ème session sur le climat en Allemagne: Les experts du monde se préparent pour la prochaine COP 28.

 58ème session sur le climat en Allemagne:  Les experts du monde se préparent pour la prochaine COP 28.

Lancés officiellement le lundi 5 juin 2023 à Bonn en Allemagne, Les travaux de la 58ème session sur le changement climatique se poursuivent activement. Plusieurs experts du climat sont en conclave afin de mieux préparer la prochaine cop28 qui aura lieu en novembre 2023 à Doubaï . Cette Conférence de Bonn sur le changement climatique est une réunion des parties à la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) . Il s’agit de la 58e réunion des organes subsidiaires de la CCNUCC ou « SB58 », visant à faire avancer les discussions et les décisions sur la réponse mondiale à la crise climatique.

Les effets du changement climatique s’accélèrent et les réponses sont très insuffisantes. Voilà pourquoi cette intersession de Bonn mettra l’accent sur les questions des pertes et préjudices pour demander aux pays développés de respecter leurs engagements dans le cadre du financement des projets et programmes de développement axés sur les questions d’adaptation ,de résilience et de réduction des vulnérabilités des communautés . Il reste beaucoup à faire pour corriger des décennies d’injustice climatique », déclare le Groupe des pays les moins avancés (PMA) à la veille de cette la conférence de Bonn sur le climat. « Le succès de la COP 28 repose sur les progrès réalisés lors de cette conférence de Bonn. Nous devons jeter les bases d’une décision à la COP 28 qui facilite la réduction des émissions mondiales conformément à l’objectif de 1,5°C et à un meilleur accès à la finance climatique à nos pays afin que nous puissions faire face aux impacts du changement climatique », a déclaré Mme Madeleine Diouf Sarr, Présidente du Groupe des Pays les Moins Avancés dans les négociations sur le changement climatique. En ce qui concerne le Bilan mondial, elle a déclaré que « Bonn est la dernière occasion de mener des discussions techniques qui alimenteront la phase politique du bilan mondial d’ici à la COP 28. Le Bilan mondial doit déboucher sur une ambition accrue et un financement climatique plus important, afin de nous mettre sur la voie d’une limitation du réchauffement à 1,5 °C. » Au-delà de la COP 28, il sera essentiel d’assurer un suivi des progrès réalisés au regard des piliers de l’Accord de Paris afin de nous permettre de voir réellement les opportunités offertes de relèvement de l’ambition climatique. Il sera, ainsi, crucial de disposer d’informations sur les lacunes en matière d’adaptation, d’atténuation, de pertes et préjudices et de moyen de mise en œuvre. Les prochaines étapes du segment de haut niveau nous édifieront sur ce sujet. Nous sommes également préoccupés par le fait qu’à l’heure actuelle, les considérations relatives aux pertes et préjudices soient diluées dans l’adaptation, dans le cadre du processus du Bilan mondial. Cette situation ne permet pas une prise en charge appropriée de la question des pertes et préjudices, qui est un pilier central de l’Accord de Paris. Il sera impératif d’éviter de considérer cette question des pertes et préjudices avec l’adaptation, au risque de faire reculer les progrès réalisés l’année dernière à Sharm El-Sheikh (Egypte) En ce qui concerne les pertes et préjudices, une priorité essentielle pour le groupe des PMA, selon Mme Madeleine Diouf SARR « Nos populations souffrent des conséquences des émissions produites par les pays développés. Nos gouvernements payent déjà la facture des pertes et préjudices. Cette situation n’est pas équitable ; c’est pourquoi il est essentiel de trouver de nouveaux financements pour faire face aux pertes et aux préjudices. Il reste beaucoup à faire pour corriger des décennies d’injustice climatique . Le nouveau fonds pour les pertes et préjudices doit impérativement être opérationnel cette année. Se concentrant sur l’importance de l’adaptation, elle a ajouté que « Le Rapport de synthèse du GIEC nous a rappelé que le monde ne s’adapte pas assez rapidement au changement climatique – certaines limites à l’adaptation ont déjà été atteintes. Pour faire face à cette crise, la mise en place d’un cadre global permettant d’atteindre l’Objectif mondial d’adaptation est d’une importance capitale. » Il faut préciser que l’augmentation du financement de l’adaptation constitue une nécessité absolue pour la survie de nos communautés. »

Vue des participants

En ce qui concerne l’atténuation, Mme Diouf SARR a souligné que « Limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale est une responsabilité mondiale partagée, mais le fardeau reste injustement réparti. Chaque pays doit faire sa juste part pour réduire de manière significative les émissions au cours de cette décennie. L’engagement en faveur de l’objectif de 1,5 °C ne doit pas être un simple slogan. Nous devons voir les pays revenir à la table des négociations cette année avec des objectifs climatiques révisés pour 2030, conformément à l’objectif de 1,5 °C, comme ils l’ont promis dans le pacte de Glasgow sur le climat. Soulignant l’importance primordiale du financement de la lutte contre le changement climatique, elle a ajouté que « Le financement est la clé pour libérer le potentiel de nos pays à relever les défis du changement climatique. Malgré des appels répétés, il existe toujours un écart considérable entre les fonds nécessaires et ceux effectivement reçus. »
Les pays pauvres ont vraiment besoin d’une augmentation substantielle du financement de la lutte contre le changement climatique afin qu’ils puissent s’attaquer à ce problème sur tous les fronts. Cette augmentation doit se faire sous forme de subventions et non de prêts. Parce que les pays pauvres ne peuvent plus endosser davantage de dettes dans la quête de justice climatique. Il est impératif que l’engagement de longue date de 100 milliards de dollars par an soit une réalité afin de réparer les insuffisances du passé et de répondre aux besoins croissants des populations. À Bonn, les délibérations se poursuivront sur un nouvel objectif de financement climatique pour 2025 et au-delà. Le nouvel objectif de financement doit refléter les besoins réels de nos pays en matière de lutte contre le changement climatique et cela suppose un financement d’un autre ordre de grandeur. Les espoirs pour la prochaine COP28 reposent sur les décisions et les progrès réalisés ici à Bonn. Des engagements fermes et des actions décisives ouvriront la voie aux succès de la COP 28 et par conséquent, à l’avenir de notre planète et de nos peuples.

BONN Ousmane Dambadji

Photo de la délégation du Niger