Accès aux crédits bancaires au Niger : Qu’est-ce qui freine et quelles sont les modalités d’accès ?

De nos jours, avec l’accroissement rapide de la population et la nécessité de développer les activités économiques, nombreux sont les citoyens qui cherchent les crédits bancaires pour compenser, accroître leurs activités ou résoudre leurs problèmes socio-économiques. Cependant, l’accès aux crédits bancaires devient de plus en plus difficile, malgré l’existence d’un nombre important de banques et micros finances au Niger. Qu’est-ce qui bloque l’accès aux crédits bancaires ? Quelles sont les modalités à remplir pour prétendre à un crédit bancaire ? Pour répondre à ces questions, le reporter du Réseau des Journalistes pour l’Education et le Développement RENJED s’est entretenu avec le Secrétaire Général du  Syndicat National des Banques du Niger (SYNBANK), Monsieur Boubacar  Wazouka Hamadou afin d’éclairer la population.

Plusieurs personnes partent à la banque pour demander du crédit sans avoir des informations sur les critères à remplir. Il faut se renseigner sur les types de crédits auxquels on peut avoir accès et les modalités d’octroi.

Selon Monsieur Boubacar Wazouka Hamadou,au Niger, d’une manière générale il y’a trois types de crédit à savoir le crédit de consommation qui est de court et moyen terme, le crédit évènementiel qui est saisonnier et ne dépasse pas une année et le crédit immobilier qui est de long terme allant au-delà de 10 ans.

« Pour prétendre à un crédit bancaire, il faut d’abord être abonné à la banque, être solvable, c’est-à-dire avoir une activité qui génère un revenu stable (salarier, commerçant ou un projet rentable) et remplir quelques critères qui varient en fonction des banques. Ainsi pour les personnes qui n’ont aucune source de revenus stables (flux accréditaire), même s’ils possèdent des biens (maisons, champs etc.) qu’ils peuvent mettre en garantie, ils ne peuvent pas accéder à un crédit bancaire », a expliqué Boubacar  Wazouka Hamadou.

On a coutume de dire que l’argent cherche l’argent. Nombreux sont les personnes qui veulent réaliser des projets, des activités qui peuvent leurs procurer des revenus ou régler des problèmes quotidiens. Par faute de moyens et de possibilités, ils se rendent à la banque pour solliciter un prêt. Les différents critères qu’exigent les banques, freinent l’accès aux crédits bancaires.

« Pour emprunter une somme de 5 millions de FCFA, la banque peut demander un pourcentage ou une garantie mobilière aux personnes abonnées et solvables. A ceux-là s’ajoutent les affectations hypothécaires, les assurances, les frais de dossiers. Les modalités d’accès dépendent du type de crédit, de la durée et des banques. Le taux d’application (la part de la banque) au Niger est compris entre 10 et 12% du prêt selon les banques,  contrairement  à celui des pays développés compris entre 1 et 1.5% », indique-t-il lors de l’entretien.

Ce sont tous ces critères qui freinent l’accès aux crédits bancaires. Pour régler ces difficultés, l’Etat doit créer une politique nationale de fonds de garantie et une politique nationale de fonds d’investissement. Ces politiques faciliteront l’accès aux crédits bancaires aux usagers.

ABDOUL AZIZ MAMANE Salifou/RENJED