Élections 2020-2021 au Niger : Quel bilan au lendemain de la proclamation des résultats globaux provisoires du 2nd Tour de la présidentielle ?

Les élections locales et présidentielles 1^er tour se sont tenu les 13 et 27 décembre 2020 et le deuxième tour le 21 février 2021 au Niger. Ces élections  qui se sont  déroulées dans un contexte sécuritaire particulier, ont été marquées entre autres par le décès de sept (7) membres de la commission électorale de Dargol, un autre à Diffa lors du second tour de la présidentielle selon la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Depuis la proclamation des résultats provisoires par la CENI, c’est une bataille médiatique et judiciaire qui est enclenchée entre les deux parties en attendant la proclamation des résultats définitifs de la Cour Constitutionnelle.  

Les élections sont souvent émaillées par des mouvements d’agitations. Plusieurs fois dans le monde, la démocratie a été mise à mal par des vagues de contestations dont l’un des plus récents est celui de l’invasion du Capitole par des militants pro-Trump aux Etats Unis d’Amérique et les soulèvements populaires en Guinée mais aussi au Mali.

Le Niger, malgré les félicitations de la Communauté Internationale pour l’organisation des élections apaisées, n’a pas échappé aux manifestations de contestations après la proclamation des résultats globaux provisoires par la CENI, en faveur du candidat du PNDS-Tarraya Mohamed Bazoum avec 55,75% et pour son challenger Mahamane Ousmane du RDR Tchandji avec 44,25%. Des résultats que Mahamane Ousmane rejette en bloc puisqu’ils affirment avoir remporté ces élections avec 50,30%.  Il a d’ores et déjà déposé un recours à la Cour Constitutionnelle pour l’annulation des résultats de certaines circonscriptions où leurs délégués n’ont pas pu avoir accès aux bureaux de vote. 

Lors de ces évènements qui ont duré des jours, plusieurs dégâts matériels ont été occasionnés. Des stations d’hydrocarbures pillées, des  alimentations saccagées, des voitures de particuliers et des maisons de certaines personnalités ont été ciblées. Cela a entrainé à ce jour, l’interpellation et l’arrestation de 652 personnes selon un communiqué du bureau du Procureur de la République en date du 11 Mars 2021 et de certains opposants, considérés comme les précurseurs de ces actes de vandalisme. L’interdiction d’accès au siège politique de la Cap 20-21 et alliées et l’interruption de la connexion internet du 24 février au 05 Mars 2021.  

Depuis l’avènement de la démocratie au Niger, jamais des élections n’ont suscité autant de controverses chez la population mais également au sein de l’opposition. Celle-ci a dénoncé à travers un communiqué de presse en date du 23 février 2021, les irrégularités constatées par leurs délégués lors du scrutin du 21 février 2021. Ce qui incite les observateurs de la scène politique à se  poser certaines questions : Quels sont les motivations de ces manifestants ? La Cap 20-21 et alliés pointent-t-ils du doigt la responsabilité de la CENI ? L’absence de l’opposition dès le début du processus électoral (élaboration du fichier biométrique) n’a-t-elle pas porté préjudice à cette dernière ?

Pour l’heure, l’attention des nigériens est tournée vers la Cour Constitutionnelle qui ne s’est toujours pas prononcée sur le recours déposé par Mahamane Ousmane, encore moins sur les résultats globaux définitifs.  

Les heures et jours qui suivent nous édifierons…

 Abdoul Kader Idy/ RENJED