Financement du Secteur de l’Eau au Niger : Entretien avec le Chef de File des Partenaires Techniques et Financiers du secteur de l’Hydraulique, Monsieur Eric DIETZ

 Financement du Secteur de l’Eau au Niger : Entretien avec le Chef de File des Partenaires Techniques et Financiers du secteur de l’Hydraulique, Monsieur Eric DIETZ

Pour capitaliser les acquis enregistrés dans le secteur de l’Eau, de l’Hygiène et de l’Assainissement, le Chef de File des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) du secteur de l’Hydraulique et de l’Assainissement Monsieur Eric DIETZ a accordé un entretien à la rédaction du Réseau des Journalistes pour l’Eau, l’Hygiène et l’Assainissement (REJEA), le 21 Mai 2021 au siège de la Coopération Luxembourgeoise de Niamey. Au centre des discussions, la mobilisation des ressources en vue d’accompagner les politiques publiques de l’Etat en matière d’accès à l’eau potable et aux infrastructures d’hygiène et d’assainissement au Niger.

Monsieur Eric DIETZ, joue le rôle de représentant des Partenaires Techniques et Financiers qui investissent dans le secteur de l’Eau et de l’Assainissement. Il assure la coordination des interventions mais également l’appropriation des documents de politiques publiques de l’Etat par les PTF pour favoriser une meilleure efficacité de leurs interventions. « En tant que Chef de File des PTF, mon rôle est également de sensibiliser les partenaires de l’Etat sur la nécessité d’investir davantage dans le secteur parce que le taux d’accès à l’eau potable et aux infrastructures d’hygiène et d’assainissement est alarmant au Niger »,  rappelle Monsieur Eric DIETZ.

Sur le continent africain, environ 70 à 80% des maladies notamment la dysenterie et  le choléra qui sont parmi les causes de mortalités infantile les plus élevées sont due à la mauvaise qualité de l’eau et aux infrastructures d’hygiène et de l’assainissement.

Monsieur Eric DIETZ explique qu’au Niger, le taux d’accès théorique à l’eau potable en milieu rural est de 47,51%, le taux d’accès des ménages aux infrastructures d’hygiène et d’assainissement est de 1,3% en milieu rural et 27% en milieu Urbain. Pour lui : « Investir dans le secteur de l’Eau, de l’Hygiène et de l’Assainissement revient à s’acquitter de ses obligations en termes de réalisation des droits humains et l’assurance d’impacter positivement la santé, l’éducation, l’agriculture, la nutrition, la cohésion sociale et le développement ».

Il félicite le Président de la République du Niger SEM Mohamed Bazoum qui s’est fixé comme objectif de rehausser les fonds alloués au secteur de l’Eau de 4 à 7%.

Cependant, malgré les efforts consentis par l’Etat du Niger et ses Partenaires ces dernières années, le secteur de l’hydraulique et de l’assainissement demeure un secteur sous-financé. C’est pourquoi, selon le Diplomate, il est important de revoir à la hausse l’investissement de l’Etat et de ses Partenaires mais aussi de miser sur les investissements privés et la mobilisation des ressources endogènes. « Il faut aussi adopter une politique du pollueur payeur afin de réduire le faussé entre ceux qui ont accès à l’eau et aux infrastructures d’hygiène et d’assainissement et ceux qui n’en ont pas », ajoute-t-il.

Par ailleurs, l’Etat doit redynamiser les programmes de gestion locale existant des ressources en Eau notamment le Plan Local Eau et Assainissement (PLEA) pour assurer l’équité et renforcer la cohésion sociale et les Comités Régionaux Eau et Assainissement (CREA) pour la prévention et la Gestion des  conflits liés à l’Eau.

Abdoul Kader IDY/REJEA