L’accès à l’eau potable en milieu urbain au Niger : Une préoccupation quotidienne pour les populations de la Ville de Niamey

Aujourd’hui en 2021, moins d’un nigérien sur deux n’a pas encore accès à l’eau potable et cela malgré les efforts consenti par l’Etat et les partenaires. En milieu urbain, l’accès des populations à cette ressource est acceptable. Le taux théorique de desserte en eau potable est d’environ 90%. Malgré ces avancées, cette ressource n’est pas garantie à toute la population de la Ville de Niamey. On assiste à des quartiers au cœur de la Ville qui rencontrent d’énormes difficultés d’accès à l’eau potable notamment à Talladjé et bien d’autres quartiers des périphéries. On assiste toujours à des populations dans la Ville qui traversent des quartiers avec des bidons et des charrettes ou qui s’attroupent autour d’un point d’eau. Une pratique qui ne cadre pas avec les objectifs du Niger en cette matière notamment l’accès de tous à l’eau potable. Dans une perspective d’amélioration de l’accès à l’eau en milieu urbain, le Président de la République Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou a procédé le Jeudi 18 Mars 2021, à la cérémonie officielle d’inauguration de la 4èm é Usine de traitement de l’eau potable de la Ville de Niamey dénommé Projet Goudel 4.

La réalisation de cette usine, avec une capacité 40 000 m3/j, permettra de desservir directement plus de 200 000 personnes supplémentaires 1 300 000 personnes indirectement. Aussi, plus de 15 700 ménages supplémentaires ont été raccordés au réseau d’approvisionnement et 170 points d’accès à l’eau ont été construit dans le cadre de ce projet.
Pour rappel, le projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable de la Ville de Niamey officiellement lancé le 18 Avril 2018, est financé pour un montant de 48, 82 milliards de FCFA par quatre partenaires au développement notamment le Pays-Bas (14,33 milliards de FCFA), la Banque Européenne d’Investissement (13,77 milliards de FCFA), l’Agence Française de Développement (17 milliards de FCFA) et FINEXPO (6,62 milliards de FCFA).
Des actions de ce genre doivent âtre intensifiées aux autres régions du pays surtout en milieu rural où les populations sont confrontées quotidiennement aux défis liés à l’accès à l’eau potable. Aujourd’hui, en milieu rural, seulement près de 45% des populations ont un accès basique à cette ressource. D’où l’urgence d’agir afin de soulager les souffrances des communautés. A cela s’ajoute, en milieu rural, la mauvaise gestion de beaucoup d’infrastructures hydrauliques dont le taux de panne au niveau national est près de 7% et ce, malgré le transfert de compétences et de ressources qui dégage des indices d’échec patent à tous les niveaux. Dans beaucoup de villages, les populations parcourent des kilomètres pour accéder à cette ressource dont les femmes et les enfants paient le plus lourd tribu. Une situation qui compromette la scolarisation de nombreuses filles et diminuant la production agro-sylvo-pastorale dans notre pays.
Il est alors important voire urgent de renforcer et intensifier la réalisation des infrastructures d’eau potable particulièrement en milieu rural au Niger où près de 80% des populations y vivent.

ABDOUL AZIZ MAMANE Salifou/RENJED