Fermeture des frontières terrestres persistant au Niger : Un business par les autorités sécuritaires frontalières sur les voyageurs ?
La fermeture des frontières terrestres a particulièrement entrainé ou accéléré la taxation frauduleuse des populations qui voyagent du Niger vers l’extérieur notamment vers le Faso. Malgré les arrêtés et décrets de fermeture des frontières pour cause de covid19, certains véhicules passent au vue des forces de sécurités. Ce n’est pas leur souci car l’objectif est d’amasser des sous auprès des voyageurs. Il suffit de faire un tour sur ce tronçon pour s’en rendre compte de la gravité de l’arnaque. Pour quitter Niamey en allant à Ouagadougou, le citoyen, à son risque et péril, doit prévoir au minimum une somme de 50 milles FCFA uniquement pour les forces de sécurités sans aucun papier ou reçu en contre parti. Une atteinte grave aux valeurs de la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace de la CEDEAO remis en cause par certaines forces de sécurités des frontières.
En effet, la Covid 19, une pandémie existante depuis 2019 dans le monde a mis à rudes épreuves les populations. Cette maladie a entrainé plusieurs mesures entre autres la fermeture des frontières aériennes et terrestres. L’objectif était de circonscrire la maladie afin d’éviter les contagions. Malheureusement, cette mesure a entrainé une autre forme de business observé sur les axes internationaux notamment l’axe Niger-Burkina Faso. Sur cet axe, les forces de sécurités profitent de la situation de fermeture des frontières pour prendre de l’argent illicitement auprès des voyageurs.
Nous donnons deux témoignages des nigériens dont nous gardons l’anonymat qui ont subi les affres de cette fermeture sur cet axe car leur voyage était nécessaire. Selon le premier, un commerçant quittant Niamey en direction de Bobo Dioulasso : « avec ces taxations à outrance nous n’avons plus envie d’aller visiter nos familles car pour voyager il faut prévoir 40 à 50 milles FCFA pour donner gratuitement aux forces de sécurité. L’année passée j’ai eu un enfant au Niger mais j’étais obligé de ne pas partir et envoyer l’argent car pour aller au Niger revenir à Ouagadougou je dois prévoir environs 80 à 100 milles FCFA. C’est pourquoi, j’ai préféré reste. Chaque point d’arrêt vous devez payer de l’argent à l’équipe ou vous êtes expulsé. L’agent me dit : ‘’ amenez 5 milles FCFA ! ’’ avec un regard menaçant. Vous voyez cette taxation frauduleuse et exagérée nous empêche de circuler librement. »
Pour le deuxième nigérien, étudiant en Master à l’Université Aube Nouvelle de Ouagadougou : « Je suis programmé pour présenter ma soutenance de Master et je suis obligé de quitter Niamey pour venir à Ouaga. Mais je vous dis avec les forces de sécurités sur la route, nous étions comme des poissons bien cuit. Malgré l’autorisation, les tests et examens de covid 19 et autres papiers à chaque escale il faut donner 2 000, 5 000 ou 10 000 FCFA à l’équipe en place sans aucun papier ou reçu en retour jusqu’à la destination. C’est une arnaque intolérable. Nous demandons aux Gouvernements d’ouvrir rapidement les frontières même si cela ne changera pas grand-chose sur le comportement de ces forces de sécurité frontalières, ça va réduire les prétextes de taxes liés à la fermeture ».
Cette situation dégrade la libre circulation des personnes et des biens. Des mesures d’une envergure régionale doivent être prises par les différents Etats Ouest Africains afin de soulager les souffrances des peuples africains et faire de cette libre circulation une réalité observable sur les frontières.
Ibrahim D. Mohamed/Depuis Ouagadougou RENJED
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