L’Eau et l’Assainissement dans le programme des Candidats Bazoum et Ousmane: Le faux jeu des politiciens Nigériens.

En prélude au scrutin Présidentiel du 21 février 2021 prochain, la rédaction du Réseau des Journalistes pour l’Eau, l’Hygiène et l’Assainissement (REJEA) vous propose un focus sur les programmes des deux candidats au second tour, Mahamane Ousmane candidat du RDR Tchandji et Bazoum Mohamed candidat du PNDS Tarayya. Il s’agit ici de faire une analyse succincte sur la prise en compte des questions de l’eau et de l’assainissement dans leurs projets de société respectifs.

La question de l’eau et de l’Assainissement est au centre de toutes les promesses électorales que les leaders politiques proposent aux populations pour obtenir leurs adhésions. Cette escroquerie politique ne cadre pas avec l’article 12 de la constitution du 25 Novembre 2010 qui garantit l’accès à l’eau potable à chaque citoyen.
Pour rappel, au Niger l’accès à l’eau potable reste encore un défi majeur pour les populations. Un nigérien sur deux n’a pas accès à l’eau potable. Cette situation alarmante a de graves conséquences sur le quotidien des communautés notamment dans les milieux ruraux.

Le PNDS de Bazoum parti au pouvoir depuis (10) dix ans, promet de favoriser l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement pour les familles, les écoles et les centres de santé. Le PNDS compte également œuvrer pour la réduction de façon drastique la pratique de la défécation en plein air et favoriser la participation de la population locale à l’amélioration de la gestion de l’eau et de l’assainissement. De façon spécifique, Bazoum prévoit la réalisation de 50 000 édicules publics dans les établissements scolaires, les formations sanitaires et les autres lieux publics mais aussi l’équipement des chefs-lieux de région en Station de Traitement de Boue de Vidange (STBV) entre autres.
Le RDR Tchandji de Ousmane, premier Président démocratiquement élu au Niger, opte pour la maitrise de l’eau en réponse aux besoins de consommation, de l’exploitation agricole et industrielle. Ainsi Ousmane, prévoit de rehausser l’accès à l’eau potable à 100% en milieu urbain et 50% en milieu rural d’ici 2025 à travers la mise en œuvre d’un plan national d’accès à l’eau potable et le développement de solutions innovantes de traitement de l’eau pour ne citer que cela. A cela s’ajoute, le volet valorisation des ressources en eau avec des axes prioritaires tel que l’aménagement des infrastructures hydroagricoles, la construction de mini barrage et l’amélioration des mécanismes de gestion des infrastructures hydrauliques.
Cependant, tous ces deux programmes ne cadrent pas avec la réalité et le contexte actuel. L’analyse du programme de Bazoum et Ousmane nous démontre la limite et la non maitrise du secteur par ces derniers. Il manque un état de lieux du secteur afin de ressortir les forces, les faiblesses et les goulots d’étranglement. Un échec déjà total dans ce secteur transversal, levier du développement.
Par ailleurs, il est déplorable, de constater qu’aucune solution concrète n’est proposée pour mettre fin à la défécation à l’air libre dans les projets de société des deux favoris aux élections présidentielles. Pourtant, plus de 15 500 000 Nigériens n’ont pas accès aux latrines, une crise d’assainissement sans précèdent qui affecte l’indice de développement humain. A cela, s’ajoute la non prise en compte des besoins spécifiques des femmes et des filles en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement notamment l’hygiène menstruelle qui ne fait l’objet d’aucune réflexion.
C’est pourquoi, le Réseau des Journalistes pour l’Eau, l’Hygiène et l’Assainissement invite les deux candidats à son école pour une meilleure compréhension des enjeux et défis du secteur. Le REJEA en tant qu’acteur de développement du secteur reste ouvert à toutes les sensibilités pour qu’ensemble nous accompagnons la mise en œuvre des programmes.

Cellule de Communication REJEA.