Cop 27 en Egypte: Wateraid tire la sonnette d’alarme : pas de résilience climatique sans l’accès à l’eau !
L’eau est au cœur du développement durable. Car, elle est indispensable aux écosystèmes. Sans eau, il n’y a pas de vie. Sans eau, il n’y a pas de développement de l’être. Sans eau, il n’y a pas d’existence possible. Malheureusement, cette denrée vitale est de plus en plus rare, son accès de plus en plus difficile pour des millions d’êtres.
Parmi les populations mondiales les plus affectées par le manque d’eau, celles qui vivent sur le continent africain sont très concernées. Cette situation est principalement la résultante du changement climatique qui n’épargne aucune partie du globe terrestre. Il faut s’y adapter et se mobiliser pour minimiser les conséquences, au mieux inverser la tendance. C’est ce qui ressort de tous les discours et les déclarations d’intention sur le thème du changement climatique.
Si la prise de conscience est certaine, au regard de l’intérêt que suscite la thématique, les actions ne suivent pas ou ne sont pas à la hauteur des défis. Le constat est amer. La part des Etats dans la lutte contre le changement climatique et les plans nationaux mis en œuvre aux fins d’adaptation au contexte s’y rapportant ne prennent pas en compte les priorités définies au niveau mondial en vue de l’accès universel à l’eau et à l’assainissement. Selon l’ONG Internationale Wateraid, cet état de fait est une menace contre la résilience climatique.
En Afrique subsaharienne, le dérèglement climatique se manifeste de plusieurs façons. Il modifie le cycle de l’eau, affectant la qualité et la quantité de ce précieux liquide, causant des inondations et des sécheresses. Selon les données fournies par Wateraid, dans cet espace, environ 106 millions de personnes n’ont pas accès l’eau potable et 256 millions d’âmes sont privées des toilettes décentes et défèquent ainsi à l’air libre, avec toutes les conséquences que cela engendre sur leur santé et leur environnement de vie. Ces données désagrégées par pays s’affichent ainsi pour le Niger : un (1) sur deux (2) Nigériens n’a pas accès à l’eau potable et 16 millions défèquent à l’air libre. D’où l’appel de l’organisation Wateraid en direction des gouvernements ouest africains à agir rapidement afin de protéger les communautés des effets négatifs du changement climatique.
L’urgence d’agir est d’autant plus réelle au Sahel où aux conséquences immédiates du changement climatique sont venues se greffer d’autres défis qui résultent de leurs effets pervers. C’est notamment la crise sécuritaire avec tous ses corollaires : déplacements massifs des populations, crise des réfugiés, immigration clandestine, trafic de drogues, conflits inter et intra-communautaires, désastre humanitaire pour ne citer que cela.
Pays sahélien, très vaste (1 267 000 km²), au ¾ désertique, le Niger est frappé de plein fouet par ces effets du changement climatique. C’est pour cela que les autorités de la 7ème République ont très vite fait d’inscrire cette préoccupation au premier plan de leurs priorités. Aussitôt son investiture, le 2 avril 2021, le président de la République, S.E.M Mohamed Bazoum, fraichement élu à la tête du pays, s’est engagé sur certaines actions parmi lesquelles le retour rapide des déplacés internes dans leurs localités d’origine en mettant l’accent sur l’amélioration des conditions à même de permettre leur stabilisation. Aussi, depuis plusieurs années, l’Etat, avec les appuis multiformes de ses partenaires, met en œuvre des projets et programmes de renforcement des capacités des populations dans tous les secteurs, en priorité celui de l’eau, afin de renforcer leur résilience face aux effets néfastes du changement climatique. Les réponses apportées s’articulent, essentiellement autour de la construction et la réhabilitation d’infrastructures hydrauliques, du développement de l’irrigation, de restauration de terres dégradés, d’exploration de nouvelles potentialités agropastorales et de modernisation des secteurs de l’eau, de l’hygiène, de l’assainissement de l’agriculture et de l’élevage, sans oublier le renforcement de la sécurité des personnes. En reconnaissance de tous ces efforts, le président de la République, S.E.M Mohamed Bazoum fut parmi les grandes vedettes de la COP 27 tenue, du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el Cheikh en Egypte. Assurément, le Niger est sur la bonne voie.
Ousmane Dambadji/REJEA
Commentaires récents