Divorce au Niger: Quel droit pour les enfants ?
L’une des plus grandes difficultés que les femmes rencontrent au Niger après le divorce, c’est la prise en charge des enfants. Dans la plupart des situations la garde des enfants est confiée à la mère et le père s’engage à verser régulièrement une somme pour subvenir aux besoins des enfants sur la base d’une décision rendue par un juge d’un tribunal d’affaires coutumières et sociales. Malheureusement, elles sont nombreuses ces femmes délaissées et oubliées par le père de leurs enfants qui se désengagent de toute responsabilité relative aux moyens de subsistances de leurs descendants. A qui la faute ? Faut-il laisser ces hommes s’en sortir en toute impunité ? Jusqu’à quand la société va-t-elle se taire par rapport à ce sujet ?
Le drame de la société nigérienne, c’est la manipulation du régime coutumier dans lequel les liens des mariages sont noués et dénoués. En effet, bien que ce régime inspiré de droit islamique qui contient toutes les dispositions pour protéger la femme et l’enfant, son applicabilité favorise plus les hommes au détriment des femmes comme si celles-ci n’avaient que des devoirs et les hommes que des droits. Ceci s’explique en partie par la forte domination du patriarcat, un système économique culturelle et sociale bâti pour privilégier les hommes. Ainsi dès l’aube d’un divorce, de nombreuses femmes font face à des violences physiques, verbales, psychologiques dans le silence et la soumission car même si elles décidaient d’en parler, elles réalisent qu’elles vivent dans une société sourde, muette et complice d’un mal qui a bien trop perduré.
Puis lorsqu’elles sont répudiées, ces dernières regagnent le domicile familiale avec leurs enfants et des charges liées à leur éducation, leur santé, leur alimentation etc. Dans la plus part des cas, les ex époux délaissent les femmes face à leurs responsabilités. Une situation devant laquelle, il faut s’indigner car ces femmes vulnérables, se démêlent parfois au prix de leurs dignités même pour nourrir leurs enfants. Il y’a aussi les femmes sans emplois issues de familles modestes qui, en divorçant représentent non seulement une charge pour leurs parents mais aussi avec leurs enfants.
Face à cela, il est fondamental d’appliquer les textes relatives au statut social de la femme nigérienne et créer un environnement favorable à son épanouissement dans une société moderne où la place et le rôle de la femme est prioritaire dans la construction d’un monde égalitaire et juste.
Abdel Nasser Moumouni Adamou
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