Gestion des stations d’essence au Niger : Les communautés riveraines exposées.
Depuis quelques années, on constate une course effrénée à la commercialisation du pétrole par les opérateurs privés nigériens qui font leur business à coût des milliards de FCFA. Cet état de fait croissant participe certes à la dynamique d’une activité commerciale mais inquiète beaucoup de nigériens sur l’état d’envahissement humain dans lequel se trouvent beaucoup de stations. Il est très fréquent pour les citoyens de la ville de Niamey par exemple, de voir des stations d’essences se créer aussi rapide comme des champignons. Pour en savoir plus sur ce phénomène, le Réseau des Journalistes pour l’Education et le Développement (RENJED), s’est intéressé sur la question afin d’apporter sa contribution dans la communication, l’information et la sensibilisation du public face aux dangers réels de ces stations d’essence sur la vie des personnes et sur l’environnement. Le 28 Novembre 2011, une nouvelle page de l’histoire fut ouverte au Niger. Il s’agissait de l’inauguration pour la première fois de la Société de Raffinerie de Zinder (SORAZ) permettant au pays d’être inscrit sur la liste des pays producteurs du pétrole. Malgré l’existence de la loi N°66-033 du 24 mai 1966 relative aux établissements dangereux, insalubres ou incommodes réglementant la gestion des hydrocarbures au Niger, les normes ne sont toujours pas respectées. Pourtant, en son article 5, cette loi stipule que «…La station-service doit être située dans un espace libre et aéré…Ce site doit permettre en toute sécurité l’entrée, l’accès, le stationnement et la sortie des véhicules des clients…». En dépit de ces dispositions en vigueur, on constate dans la ville de Niamey des stations presque envahies par les passagers, par des habitations, des boutiques mettant en danger quotidiennement la vie des personnes et des biens. C’est le cas de plusieurs stations qui se trouvent dans les marchés, autour des lieux de commerce etc.Beaucoup de questions se posent à ce niveau. Les propriétaires sont-ils plus forts que la loi ? L’Etat n’est-il pas au courant de la situation ? Les citoyens, sont-ils complices ? Qui doit parler au nom de qui ? En tout cas, la situation dans laquelle se trouvent bon nombre des stations d’essence à Niamey comme à l’intérieur du pays interpelle à plus d’un titre la conscience collective.Selon les données du Ministère du Pétrole, de 2011 à 2019, le nombre de stations-services et dépôt de colis est passé de 295 à 722 avec un taux d’accroissement de 144, 75%. Monsieur Ibrahim Djibo Hama, responsable de la Division Stockage, Transport et Distribution des hydrocarbures et produits dérivés de la Direction Générale des Hydrocarbures, une Institution chargée de gérer et de suivre les règlementations en matière de gestion des hydrocarbures conformément à la loi, explique la situation : « La construction de chaque station d’essence est faite sur la base des procédures strictement suivies. Selon l’histoire, une station n’a jamais pris feu au Niger du fait des dispositions prises. Cependant, les responsables de ces stations, doivent sécuriser les lieux conformément aux textes en vigueurs. Les populations aussi doivent éviter toute activité incompatible avec les hydrocarbures. »Pour Maman Souley, habitant du quartier Wadata : « les autorités doivent obliger les responsables de ces stations à respecter la sécurité des lieux et éviter les dégâts humains et matériels lors des incendies imprévisibles… »Au regard de l’évolution exponentielle que connait ce secteur notamment l’installation des stations d’essence, il est important voire urgent, que les responsables prennent en compte cette dimension humaine autour des stations d’essence afin d’éviter des dégâts éventuels. Aussi, les autorités compétentes doivent faire un suivi rigoureux de ces stations-services afin de s’assurer du respect des dispositions pour protéger les populations riveraines sur des cas éventuels d’incendies qui pourraient à tout moment surgir et causer d’énormes dégâts humains et matériels.Pour rappel, le 15 Avril 2013 les députés nationaux ont lancé un appel d’alerte au gouvernement face à cette situation d’anarchie autour des stations-services. C’est pourquoi, le RENJED plaide pour une véritable réforme du secteur afin de protéger la vie de milliers de personnes.Comme le dit un adage, ‘’ Mieux vaut prévenir que guérir ’’.
Ibrahima Diolombi Mahamadou/RENJED
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