Mendicité urbaine : A qui la Faute ?
« Aidez-nous à cause de Dieu, on a faim, nos parents sont malades… ».Ce sont en substances les expressions couramment employées par les mendiants qui sillonnent les rues de Niamey. Des femmes, des jeunes, des vieillards et pire encore, des enfants de bas âge assaillent quotidiennement les carrefours et les grandes artères pour raquêtter les automobilistes et autres usagers de la route au nom de la misère et de la solidarité sociale.
Ce phénomène de mendicité qui met à nu la dignité de millers de personnes, traduit la recherche de gain facile cultivée et entretenue par la société. Le moindre handicap physique est un prétexte pour tendre la main. Les personnes en situation de handicap sont perçues dans la culture nigérienne comme vulnérables et ces derniers profitent de cette compassion pour vivre en tant qu’éternels assistés. Encore, faut-il préciser, que la plus part de ces mendiants se cachent derrière l’islam et le nom d’Allah pour toucher la sensibilité de leurs « cibles » aussi triste et scandaleux que cela puisse paraître.
Par ailleurs, au-delà des personnes handicapées, il n’est pas rare de voir des personnes ne souffrant ni d’handicap physique, ni d’abandon familial qui mendient. Ils ont décidé consciemment d’en faire un métier à l’image des femmes et des enfants occupant massivement les trottoirs des rues.
Aussi, la mendicité est pratiquée sous une autre forme au vu et au su de tous. Il s’agit des enfants venant des villages, que les parents confient aux écoles coraniques pour apprentissage. La plus part de ces enfants tombent dans les mains de Marabout ayant une moralité douteuse qui les transforment en « robot mendiant » au détriment de l’enseignement exclusif.
Cette situation n’est pas sans conséquences sur ces enfants isolés et vulnérables qui sont à la merci des réseaux criminels et les cercles vicieux de délinquance. Beaucoup d’entre eux se retrouvent ainsi impliqués dans des vols, la vente et ou la consommation des stupéfiants etc. N’ayant accès ni à un logement décent, ni à une sécurité alimentaire, ces enfants sont privés de leurs droits fondamentaux garantis par la constitution du 25 novembre 2010 et la convention relative aux droit de l’enfant dont le Niger est signataire.
Il revient donc au gouvernement, aux collectivités territoirales, aux acteurs de la société civile, aux leaders religieux, à la société elle-même de prendre des mésures pour abolir cette pratique honteuse qui encourage l’oisiveté, mère de tous les vices et privent des millers d’enfants de la justice sociale. L’Etat doit également garantir la sécurité sociale à chaque nigérien et formaliser les écoles coraniques au même titre que l’enseignement académique afin d’empêcher l’anarchie qui y règne.
ABDOUL AZIZ MAMANE Salifou/RENJED
1 Comment
La situation est plus que grave. Si le gouvernement a pu trouver une solution a l’occasion du sommet de l’Union Africaine pour isoler les mendiants des grands rond points de la ville de Niamey, je pense qu’aujoud’hui le gouvernement est aussi dans la mesure de solutionner ce problème de mendicité une bonne fois pour toute afin de garder la dignité de l’ensemble des nigériens qui soient t-ils et cela peut importe d’où ils viennent. On est tous égaux et avons le même droit !
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