Pollution dans la Ville de Niamey : Un dépotoir sauvage au quartier Lazaret
La gestion des déchets est devenue un enjeu majeur pour l’environnement et pour la qualité de vie des populations dans les capitales africaines. En effet, la croissance accélérée de la population ainsi que le non-respect de l’environnement sont les facteurs qui contribuent à détériorer le cadre de vie en milieu urbain. Niamey, la capitale du Niger ne fait pas exception à la règle. Bien que la ville dispose d’un système classique de gestion des déchets (ménages, points de collectes, grands dépotoirs), il y’a une insuffisance de suivi et de contrôle par les autorités concernées et une déresponsabilisation flagrante des populations. D’où la prolifération des dépotoirs sauvages un peu partout dans la ville, occasionnant ainsi un véritable problème environnemental et de santé publique.
Malgré les nombreux efforts qui ont été déployés par les autorités pour rendre Niamey coquette à savoir la réalisation d’infrastructures modernes, l’aménagement de la voirie, les initiatives de salubrités urbaines, Il suffit de sillonner certaines zones de la capitale pour constater les détritus jonchant les rues et la prolifération des dépotoirs sauvages. Ceci s’explique en partie, par la production moyenne d’ordures ménagères évaluées à 0,75kg par jour et par habitant, la ville produit environ 1000 tonnes de déchets solides par jour, soit 7000 tonnes par semaine selon le rapport produit en 2013 dans le cadre de la journée d’information et de sensibilisation sur la gestion des déchets urbains. Ces déchets sont issus des ménages, des artisans, des commerces, des administrations, etc…) Ces chiffres ont certainement connu une nette évolution en 2021 au regard de la croissance démographique.
A Lazaret, un quartier populaire de la ville, se situe un énorme chantier abandonné abritant un dépotoir sauvage jonché de déchets solides. A côté de cette décharge, se trouve le nouveau marché de Djamadjé ou les populations s’approvisionnent essentiellement en fruit et en légumes. Cette situation présente un lot de désagrément avec ces montagnes d’ordures malodorantes, désastreuses pour l’environnement, facteur de risque d’incendie, de prolifération d’agents pathogènes et un mauvais sous entreposage aboutissant à une sous-utilisation de l’espace. Souvent, il n’est pas rare de voir des enfants sans aucune protection et même des adultes sur ces détritus à la recherche d’objets divers. « Nous voulons que la Mairie prenne une décision stricte afin d’évacuer cette décharge une bonne fois pour toutes. Car nous passons la journée entière à coté de cette décharge et les odeurs sont vraiment insupportables», confis Hadjara, une riveraine du marché de Djamadjé.
Les ménages environnant y déversent directement leurs déchets par faute d’alternative, d’aucun avec des brouettes et des cartons. Ces personnes cohabitant avec ce lot de déchets, s’exposent à plusieurs maladies dont le paludisme, le tétanos, le trachome, le choléra Etc… A cela s’ajoute la mauvaise qualité de l’air qu’ils respirent quotidiennement.
Pour le bien être de la population environnante, les collectivités de la Ville de Niamey doivent apporter une réponse adéquate à cette situation en modernisant le système de gestion de déchets, en valorisant les emplois verts, en sensibilisant et sanctionnant les contrevenants conformément à l’Ordonnance n°93-13 du 2 mars 1993 portant Code de l’hygiène publique au Niger. Par ailleurs, la Mairie doit renforcer ses capacités techniques, financières, matérielles et humaines afin de jouer pleinement son rôle.
Sous d’autres angles, les ordures au lieu d’être des problèmes, sont plutôt considérés comme une richesse qui contribue au développement économique. En ce sens, les déchets plastiques peuvent être recyclés et utilisés à la place du ciment pour faire des pavés écologiques. Aussi, la valorisation des déchets par les techniques de compostage permet de résoudre beaucoup de problèmes environnementaux, d’améliorer l’économie locale et de renforcer la productivité pour aider à résoudre les problèmes de la pollution de l’environnement.
MADOUGOU Abdoul Nasser/REJEA
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La Mairie doit vraiment trouver des solutions idoine pour cet terrain de Lazaret
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