Santé de la Reproduction et Planification familiale au Niger : Un service essentiel pour une population jeune et croissante.
En plus d’avoir le taux de fécondité le plus élevé du monde 7 ,6 enfants en moyenne par femme, le Niger est également champion du monde en matière de mariage d’enfant .En effet ¾ des filles se marient avant l’age de 18 ans selon une étude de la banque mondiale sur les inégalités du genre. Un triste record couplé à l’abondante fécondité qui constitue des enjeux majeurs pour le pays dont le climat socio-culturel ne favorise l’émergence des droits et l’accès aux services de la Santé de Reproduction et de la Planification Familiale(SRFP). Cette situation a des nombreuses conséquences sur la santé et le bien-être des populations notamment les jeunes, les femmes et les filles qui représentent une couche importante et un fort potentiel pour le développement économique et social.
Pays musulman empreint d’un certain conservatisme, le Niger est caractérisé par des pesanteurs socio-culturelles qui déterminent la pudeur comme une norme qui entre autre abstrait tout débat sur les questions liées à l’intimité en général et la sexualité en particulier. Cet état d’esprit cultivé et entretenue de génération en génération limite l’accès à l’information et à l’éducation sur la sexualité. C’est un sujet tabou même au sein de la cellule familiale qui est le premier repère pour les enfants. Ainsi, les adolescents et les jeunes ne disposent pas suffisamment de source d’informations fiables en ce qui concernent l’évolution de leurs corps et les services auxquels ils peuvent accéder pour se prendre en charge. Ceci les expose aux IST/VIH SIDA dont le taux de prévalence est de 1%, aux grossesses non désirées qui compromettent le maintien des jeunes à l’école et explique la faible fréquentation des centres de santé par les jeunes.
A cela s’ajoute , le mariage des enfants qui est une pratique courante malgré la promulgation d’un décret relatif à la protection, le soutien et l’accompagnement de la jeune fille en cours de scolarité en 2017.la persistance de ce phénomène est visible à la fois en milieu rural et urbain. Faut-il rappeler que le mariage des enfants est l’une des causes principales de la fistule obstétricale et le premier facteur d’abandon scolaire chez les jeunes filles au Niger qui le plus souvent sont contraintes de céder sous la pression sociale. Elles sont contraintes d’être épouse et mère à l’âge de l’enfance et sont exposées régulièrement aux violences domestiques.
En qui concerne l’accès aux contraceptions. Il faut d’abord relever les progrès enregistrés au cours des années précédentes notamment le rehaussement du taux de prévalence des contraceptifs qui est passé de 11,1% à 15,6% en 2018 selon Ministère de la Santé Publique. Une prouesse réalisée grâce au concours des partenaires techniques et financiers dont le Partenariat de Ougadougou allié stratégique du Niger dans la mise en œuvre des politiques publiques en matière de SRPF.Cependant les efforts doivent être davantage consentis en matière de mobilisation sociale pour créer la demande afin de réduire significativement la mortalité maternelle et infantile et réguler la croissance démographique.
Pour répondre à tous ces défis liés à la démographie et améliorer l’accès aux services SRFP le Niger adopté le 23 Aout 2019 une politique de la population dont la vision est de « bâtir une nation où les citoyens ont des comportements responsables vis-à-vis de leur reproduction, de leurs enfants et tous les aspects de la vie quotidienne ».A l’horizon 2035, cette politique vise entre autre l’augmentation de la demande en contraception à au moins 55% et la réduction de taux de fécondité de 7,6 à 4 enfants en moyenne par femmes néanmoins l’Etat doit prendre de mesures supplémentaires pour réduire significativement le mariage des enfants ,garantir les droits et les services adéquat aux jeunes, aux femmes et aux groupes marginalisés en matière de SRPF .
Moumouni Adamou Abdel Nasser
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La 2e édition du forum national sur la santé reproductive des adolescents et jeunes s’est tenue à Tahoua du 25 au 27 du mois d’août à laquelle nous avons pris part activement. Elle vient après la 1ere tenue l’an passé à Zinder. Pour cette année, plus de 200 participants : jeunes, femmes, MSP/P/AS, Points focaux PF, Autorités administratives, coutumières et religieuses où plusieurs panels ont été développés relatifs au thème central. Tout cela s’est rendu possible grâce la détermination du programme jeunes et adolescents du projet PSI NIGER
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